SélectionUn voyage dans le temps à Port-Cros, un jardin d’Eden à Majorque, une plage privée en Corse… A rebours des prestations standardisées des grands complexes hôteliers et des palaces aseptisés, ces établissements à taille humaine, souvent tenus en famille, offrent une expérience unique.
Un bijou de luxe à Porticcio
Pendant la seconde guerre mondiale, Ketty Salini, une jeune Corse montée à Paris, est serveuse dans un bar nommé Le Maquis, en hommage aux résistants. A la fin des années 1940, quand elle ouvre son hôtel dans le golfe d’Ajaccio, le nom est tout trouvé. L’architecte est Georges Grateau, qui signera la Madrague, la maison de Brigitte Bardot à Saint-Tropez (Var). Aujourd’hui encore, le fusil des maquisards est partout, brodé sur les draps ou en mosaïque au fond de la piscine. Avant de disparaître, en 2016, la fondatrice a transmis à ses enfants le goût du travail bien fait. Chantal dirige, Gérard cuisine, et avec Sandrina, la petite-fille, la relève est déjà là. Le parfum de Ketty, L’Heure bleue de Guerlain, est diffusé dans les salons où figure le portrait des ancêtres. Ici, dans cet hôtel de luxe à la française, le temps passe lentement, et en beauté. C’est pour cela, et parce qu’il est le seul établissement en Corse à posséder sa plage privée, que ses clients reviennent, chaque année…
Un manoir enchanteur à Port-Cros
Dans la plus petite des îles d’Hyères, la plus sauvage aussi, se niche Le Manoir. Edifiée vers 1840, la demeure a quelque chose de colonial avec son porche à colonnes, sa terre rouge et ses eucalyptus. Ayant appartenu au duc de Vicence puis au marquis Costa de Beauregard, la bâtisse devint, dans les années 1920, propriété de Marceline Henry, qui la transforma en hôtel et « sauva » l’île de la spéculation immobilière. Pierre Buffet, son petit-neveu, 91 ans, est aux commandes de l’établissement depuis cinquante-cinq ans. On y revient en famille, parfois depuis deux générations. Le soir, quand les touristes ont repris le bateau, on y dîne : c’est la meilleure table de l’île (qui en compte peu, il est vrai). Deux maisonnettes et 21 chambres incitent à la rêverie, tout près d’une eau cristalline, au cœur du parc national de Port-Cros. Pierre Buffet transmettra son hôtel à ses deux filles (l’une est l’écrivaine Gaël Tchakaloff), à charge pour elles de le confier à un professionnel qui saura faire perdurer ce charme unique.
Une demeure de pêcheur à Hydra
Dans l’île sans voitures aimée des artistes et de la jet-set, le Four Seasons Hydra (sans lien avec le groupe hôtelier du même nom) est l’ancienne maison d’un pêcheur d’éponges, activité autrefois florissante. Passé de main en main au cours du XXe siècle, cet archontiko (bâtisse traditionnelle en pierre) est désormais la propriété du clergé local. Loué depuis 2006 par la famille Rampias, qui l’a rénové dans le respect des normes architecturales d’Hydra (calcaire gris, toit en tuiles), l’établissement de huit chambres jouit d’une situation exceptionnelle à quelques encablures de la hora (le bourg principal de l’île). A défaut de s’y rendre à pied, on peut utiliser le bateau de l’hôtel. Sinon, les journées s’égrènent entre la taverne succulente et la petite plage de Vlychos, où les clients s’alanguissent sur leurs propres transats. Le soir, le soleil se couche sur le Péloponnèse, juste en face.
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Six séjours authentiques les pieds dans l’eau